"Notre société est confrontée à un énorme paradoxe: de nombreux chefs d'entreprise me disent qu'ils ne trouvent pas de jeunes collaborateurs issus des minorités, alors que des dizaines de milliers de jeunes d'origines diverses cherchent un emploi. Avec A Seat At The Table, je veux aider à trouver des solutions. Pour cela, nous mettons les jeunes et les entreprises en relation par le biais de toutes sortes de projets et d'initiatives. Une manière de faciliter la connexion entre les deux parties."

Même si la Belgique possède, avec Bruxelles et Anvers, deux des villes les plus diversifiées au monde, notre pays est le moins bien classé de tous les pays de l'OCDE en ce qui concerne le taux d'emploi des allochtones. "Le fossé ethnique chez nous est trois fois plus grand que chez nos voisins. En Flandre, 78 % des Belges autochtones ont un emploi, contre un peu plus de 40 % des personnes ayant des racines nord-africaines et 36 % des anciens habitants de l'Afrique subsaharienne. Nous ne pouvons clairement pas rester les bras croisés face à ce problème. La Belgique a aussi le plus grand fossé ethnique dans l'enseignement. Ça ne peut plus continuer. Dans nos centres-villes, trois enfants sur quatre âgés de moins de 6 ans ont des origines migratoires hors Europe. Cette génération, qui quittera les bancs de l'enseignement secondaire dans 12 ans, est donc par définition diversifiée. Notre enseignement supérieur et nos entreprises doivent donc aussi être prêts à l'accueillir. Notamment en raison du problème de plus en plus pressant du vieillissement de la population et parce que les générations futures devront contribuer à payer la facture du bien-être de l'ensemble de la population. Il était donc grand temps d'agir, d'où la création de A Seat At The Table."

Concrètement, A Seat At The Table organise des programmes de leadership, d'entrepreneuriat et de mentoring avec de nombreuses sociétés: tables rondes avec des CEO de grandes entreprises, voyages d'étude, career days, webinaires, podcasts, job speeddates, …

"Tous ces projets inspirent et motivent les jeunes talents diversifiés. Nous leur donnons un sérieux coup de boost pour qu'ils aient davantage confiance en eux. Ce point est crucial car nous avons remarqué que le seuil de crainte de nombreux jeunes allochtones pour postuler dans les entreprises était élevé, souvent trop élevé pour établir ne fût-ce qu'un premier contact. Grâce à nos initiatives, nous élargissons leur réseau, nous améliorons leurs compétences douces et nous leur permettons de mieux envisager les opportunités offertes par les entreprises. Nous misons ici sur des jeunes âgés de 16 à 32 ans: des étudiants, des demandeurs d'emploi et des talents qui ont entre-temps déjà trouvé un job. En un an, ils ont l'occasion de goûter à tout et de se développer au maximum. On voit déjà souvent une énorme évolution dans l’espace de six mois seulement. Ce n'est toutefois pas une voie directe vers le travail. On ne leur propose pas directement un emploi. En acquérant de l'expérience et des compétences et en renforçant leur confiance en eux, les contacts avec les entreprises se font plus facilement par la suite, ce qui augmente de manière exponentielle leurs chances sur le marché du travail."