Pour ceux qui font partie de la société active, c'est quelque chose d'un peu abstrait, et pourtant, les chiffres démontrent que de plus en plus de Belges se retrouvent "invalides" ou en incapacité de travail de longue durée.
À titre d'illustration, on recensait fin 2023 presque 526.507 malades de longue durée (233.755 en 2008 et 391.690 en 2016), dont un peu plus de 493.681 travailleurs et 32.826 indépendants.
La hausse considérable de 19,96 % dans la période 2019-2023 pour les indépendants et les conjoints aidants est principalement due à la hausse du nombre de femmes: on note ainsi une hausse de 28,47 % chez les femmes par rapport à 14,27 % chez les hommes.
Causes diverses
Les raisons de cette hausse continue depuis des années déjà, sont très diverses. Elles peuvent être expliquées tant par des phénomènes de société que par des décisions politiques.
Décisions gouvernementales
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Augmentation de l’âge de la retraite pour les femmes
L’âge de la retraite pour les femmes a été progressivement assimilé à celui des hommes, jusqu’à l’obtention d’une égalité en 2009. Cette règle implique que les femmes peuvent rester invalides plus longtemps ou qu’elles peuvent se retrouver invalides jusqu’à un âge plus avancé. - Les possibilités de retraite anticipée et – pour les travailleurs – la prise d’un RCC (prépension), sont plus limités qu’auparavant.
Augmentation de la population active
Une explication logique est l'augmentation de la population active. Plus de travailleurs signifie plus de gens risquant de se retrouver en incapacité de travail. Ces dernières années, une forte augmentation du taux de participation des femmes a pu être constatée, la société compte de plus en plus de couples ayant chacun un revenu et le nombre de bénéficiaires soumis à l’assurance indemnités (et donc susceptibles d’entrer en incapacité de travail) augmente.
Vieillissement
Le vieillissement joue évidemment aussi un rôle. Des travailleurs plus âgés sont davantage susceptibles de tomber malades et pour plus longtemps.
Le nombre de bénéficiaires âgés de 50 à 64 ans augmente. L’incapacité de travail étant un phénomène qui augmente avec l’âge, une augmentation du nombre de bénéficiaires âgés entraîne une augmentation du nombre de cas d’incapacité primaire et d’invalidité.
Forte augmentation des affections psychiques
On observe d’importants changements dans les pathologies donnant lieu à une période d’invalidité, notamment grâce aux progrès de la médecine, certaines maladies peuvent être traitées correctement.
D'autres raisons plus spécifiques peuvent être trouvées du côté des maladies de longue durée: un nombre exponentiel d'affections psychiques, comme le burn-out et la dépression, ont énormément contribué à cette augmentation.
Augmentation des affections musculaires et articulaires
Les affections musculaires et articulaires, surtout les douleurs dorsales et de la nuque sont également une cause importante d'absentéisme de longue durée.
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L’incapacité de travail de longue durée crée toujours plus de dépenses pour l’État, mais elle reste un problème financier pour vous en première instance.
Perte de revenus en cas d’invalidité
La perte de revenus en cas de maladie de longue durée peut même être encore plus élevée que pendant la première année d'incapacité de travail, où vous pouvez compter sur 60 % d'un salaire (limité). Votre revenu de remplacement, si vous êtes travailleur, retombera après la deuxième année à:
- 55 % (si vous êtes une personne seule);
- 40 % de votre salaire (si vous cohabitez);
- seulement dans le cas où vous avez un partenaire à charge, ce pourcentage augmentera légèrement pour atteindre 65 %.
Impact financier de l’invalidité: exemples
Vous cohabitez et vous gagnez un peu plus que le salaire mensuel moyen, par exemple plus de 4.668 euros (le seuil jusqu'auquel la mutuelle intervient)? Dans ce cas, vous perdez au cours de la première année pas moins de 22.407 euros. Dès la deuxième année, et qui sait, parfois jusqu'à l'âge de la retraite en cas d'invalidité permanente, cette perte s'élève à 33.607 euros par an. Et si vous gagnez plus, le pourcentage de perte ne fait qu'augmenter. C'est d'ailleurs le cas de 1 travailleur sur 3.
Si vous êtes cohabitant et indépendant, la situation devient carrément pénible. Là, il n'y a plus aucun lien avec le revenu professionnel, seul un montant forfaitaire d'à peine 1.232 euros par mois est versé.
Assurez-vous contre la perte de revenus en cas d’invalidité
Pensez à une intervention maximale. Ce n'est donc pas un luxe que de s'assurer contre cette perte de revenus.
Une assurance incapacité de travail offre de la protection. Après tout, personne n'est à l'abri d'une maladie de longue durée. Il ne sera pas possible d'infléchir la courbe des dépenses pour les malades de longue durée. C'est un fait qu'il y davantage de malades chroniques en raison du vieillissement de la population et grâce aux progrès de la médecine., nous sommes aujourd'hui capables de guérir des maladies qui étaient mortelles par le passé.
Le risque est d'ailleurs réel que l'on continuera à prétexter l'incapacité de travail comme sortie du marché du travail. Les règles sur la retraite anticipée ne vont qu'être renforcées au cours des années à venir. Car à moins d'avoir commencé à travailler à 16 ou à 18 ans, on ne peut prendre sa retraite au plus tôt qu'à 63 ans à partir de 2019. Et ce, dans le cas d'une carrière qui aura duré au moins 42 ans.
Les mesures prises par le gouvernement, qui n'auront un effet qu’à partir de 2025 et dans un avenir lointain, peuvent aussi mener à un plus grand nombre d'incapacités de travail. En 2025 et en 2030, l'âge légal de la pension s'élèvera à respectivement 66 et 67 ans. Vous faites bien, lors de la souscription d'une assurance incapacité de travail, de maintenir la garantie active jusqu'à l'âge de la pension qui s'appliquera à vous personnellement. Pour toute personne née après 1964, ce sera 67 ans.